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Garance Ronot, Ingénieure

procédés méthanisation, Bio-Valo

Bio-Valo est un bureau d'étude technique indépendant pour le Biogaz et la méthanisation

Le digestat est avec le biogaz l’un des deux co-produits du procédé de méthanisation. C’est une sorte de boue qui contient toutes les matières qui n’ont pas été transformées en biogaz lors du procédé.

Le digestat est composé de trois éléments principaux, à savoir :

  • Des restes de matière organique non digérées lors du procédé ;

  • Des matières minérales dont des nutriments ;

  • De l’eau

Le digestat peut se présenter sous différentes formes :

  • Soit sa forme brute,

  • Soit, après une étape dite de séparation de phase, sous forme solide et sous forme liquide,

  • Soit après des traitements ultérieurs comme le compostage du digestat solide ou l’évapo concentration du digestat liquide qui permet de réduire les volumes à transporter et à épandre.

Ainsi, selon le type d’intrants incorporés en entrée, le procédé de méthanisation utilisé (voie sèche ou voie liquide) ainsi que le type d’équipement de séparation ou de traitement utilisé en sortie, les digestats possèdent des propriétés variables, tant au niveau de la forme que des concentrations des éléments organiques et minéraux. On ne parle donc pas du digestat mais des digestats au pluriel.

Dans la plupart des cas, les digestats sont utilisés par les agriculteurs en application sur le sol de leurs cultures ce qui permet de remplacer leurs engrais agrochimiques habituels.

Les digestats peuvent être utilisés de différentes manières en fonction de leur valeur agronomique. Le digestat brut peut être utilisé comme un engrais complet, avec un pouvoir fertilisant et un pouvoir amendant. La séparation de phase en revanche produit des fractions solides et liquides avec des propriétés distinctes :

  • Lorsqu’on concentre la phase solide, on concentre la matière organique en suspension ce qui confère aux digestats solides des propriétés amendantes pour le sol et comparables à du compost par exemple

  • La phase liquide plus concentrée en eau possède quant à elle les éléments comme l’azote, notamment sous forme ammoniacale et sert alors d’engrais pour le développement des plantes

L’épandage de digestats sur les cultures permet ainsi, selon les besoins des parcelles, de nourrir les plantes, d’améliorer la stabilité du sol et de valoriser ce co-produit par un retour au sol.

 

Règles d’épandage : 

Le plus souvent, les digestats sont considérés comme des déchets et doivent donc faire l’objet d’un plan d’épandage pour pouvoir être utilisés sur les sols. Le plan d’épandage est un document qui identifie toutes les parcelles où les digestats pourront être épandus.

Les digestats peuvent aussi être considérés comme des produits et être mis sur le marché à conditions qu’ils respectent un cahier des charges approuvé par voir règlementaire, une homologation ou une norme spécifique.

L’épandage de digestats est possible en agriculture si ces derniers présentent un intérêt agronomique et si l’usage, dans les conditions préconisées, ne représente pas un danger pour l’Homme, les végétaux, les animaux et l’environnement. Ainsi, pour pouvoir être épandus, les digestats doivent répondre à des critères stricts qui permettent d’attester leur bonne qualité avant épandage. Ils ne doivent par exemple pas apporter trop de contaminants tels que :

  • Eléments traces minéraux

  • Agents pathogènes

  • Eléments indésirables tels que microplastiques, éléments inertes

L’ensemble des critères est vérifié grâce à des analyses périodiques en laboratoire sur les digestats et les sols.

La règlementation impose également que l’épandage de digestats soit effectué au cours de périodes précises de l’année et qu’il respecte des distances particulières par rapport à certains environnements comme les habitations voisines des parcelles, les cours d’eau, les lieux de baignade, etc.

En pratique : 

A chaque campagne d’épandage, un suivi méthodique doit être réaliser par l’exploitant via ce qu’on appelle un cahier d’épandage.

Pour chacune des parcelles, il est nécessaire d’indiquer un certain nombre d’éléments permettant de tracer les digestats épandus. Il faut par exemple indiquer :

  • Les surfaces effectivement épandues,

  • Les dates

  • La nature des cultures

  • Les volumes

  • Les quantités d’azote épandues

  • Le nom de la personne ou de l’entreprise chargée des opérations d’épandage

  • L’ensemble des résultats d’analyses pratiquées sur les sols et les digestats épandus Intérêts du digestat

 

Les digestats présentent plusieurs intérêts à leur utilisation par rapport aux matières entrantes :

Tout d’abord, puisque le procédé métabolise les matières organiques facilement dégradables responsables des nuisances olfactives, les digestats sont peu odorants. Et depuis les modifications règlementaires datant de juin 2021, tous les stockages de digestats solides et liquides doivent désormais être couverts afin de réduire au maximum les potentielles émissions odorantes.

Les digestats subissent une réduction significative des germes pathogènes présents dans les matières entrantes.

De plus, les digestats ont une bien meilleure valeur fertilisante azotée puisque l’azote se retrouve majoritairement sous forme ammoniacale, et est donc plus rapidement utilisable par les plantes que sous forme organique.

Enfin, les digestats liquides offrent une meilleure pénétration dans le sol.

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